Exposition de peintures par l'artiste Pierre Serieis

Du 2 au 30 mai 2024

Vernissage jeudi 2 mai à partir de 18h30

Mes sentiers de Paris (ou d’ailleurs)

Pierre Serieis est né à Paris il y a 69 ans, il vit dans le 2ème arrondissement depuis 45 ans. Il est diplômé de l’ ENSAD (Arts Déco-Paris)
Il est peintre et graphiste

En vrai amoureux de Paris, il en sillonne les quartiers, de jour comme de nuit, boîte de couleurs à la main. Boulevards, ruelles, passages, places, bars, chantiers…il croque à l’aquarelle et au pastel les visages inattendus ou éphémères de la capitale. De ces instantanés, saisis sur des carnets de voyages, naîssent ensuite de grandes toiles à l’acrylique, au pastel ou à l’huile qu’il réalise dans son atelier.



Ci-dessous un article de la journaliste Sandrine Dyckmans:

Le promeneur du Sentier

 

Voilà plus de 30 ans que Pierre Serieis emprunte rues et ruelles, places et impasses du deuxième arrondissement. Longtemps, il a déambulé en habitant amoureux du quartier. Depuis quelques années, il s’y promène « une boîte d’aquarelles à la main », ayant troqué le costume du passant insouciant pour celui du peintre coloriste.

 

« J’ai toujours aimé le deuxième arrondissement car il est, pour moi, un concentré en miniature de la capitale. On y trouve, sur peu d’espace, tout ce que l’on peut rencontrer dans Paris : des places historiques, des boulevards haussmanniens, des marchés aux tissus, des portes qui autrefois séparaient la ville de ses faubourgs, des passages si variés. Le quartier est tout à la fois populaire et bourgeois. Un mélange de communautés très diverses, aucune population n’a encore empiété sur une autre. C’est tout cela qui m’a donné envie d’en faire un carnet de voyages. Il n’est finalement pas nécessaire d’aller bien loin pour voyager. Quand on vit en ville, on est dans un chantier permanent. Il y en a toujours un qui perturbe la carte postale. Ce qui m’attire, c’est lorsque quelque chose n’est pas à sa place et fait vivre le reste autour. Une rue creusée, mise à nu, c’est vivant, c’est animé, on y voit ses entrailles, cela met une touche de couleurs improbables qui pigmente la cité. Un échafaudage structure le dessin d’une rue tortueuse. Quant aux terrasses, la vie y est concentrée. On y est tout à la fois spectateur et acteur. C’est une scène de théâtre qui se déroule sous nos yeux. Pour moi, la ville est festive, malgré ses aléas. C’est avec les couleurs primaires et leurs juxtapositions que je cherche à traduire une ambiance, un lieu. Un jaune seul ne m’évoque rien, mais placé à côté d’une touche de bleu, il peut devenir flamboyant. Pour un vague reflet coloré sur un trottoir mouillé, je vais tenter un rose tyrien pur à côté d’un vert électrique. » Dans ses toiles, les passants sont souvent des ombres muettes, des figures floues et incertaines. Ce qui domine, c’est effectivement le lieu et son ambiance. Une terrasse de café où sont entassées des chaises délaissées, une rue déserte éclairée d’un store coloré, un morceau de rue barrée, en travaux.

 

Qui connaît ce quartier si typique se reconnaîtra certainement dans ces piétons qui arpentent rues et boulevards, passant devant ces chantiers, ces terrasses, sans y prêter attention.

Est-ce pour cela que ces endroits, pourtant si familiers et si anodins, nous touchent, lorsque, en observateur observé, on se pose devant les tableaux de Pierre Serieis ? Cet espace extérieur ferait-il partie de notre monde intérieur ?

 

Sandrine Dyckmans